Comme celui qui a lu Mein Kampf ne peut plus dire : « Hitler ne nous avait pas prévenu », celui qui a lu Management de la sauvagerie ne peut plus dire : « Les islamistes ne nous avaient pas prévenus ».
En effet, ce livre rédigé, en 2004, par un des principaux théoriciens d’Al-Quaïda, Abou Bakr Naji, relate en toutes lettres ce que sera la stratégie de développement de ce groupe terroriste et de ses dissidents qui donnèrent naissance à l’État islamique en Syrie et en Irak.
Les enlèvements d’occidentaux, les attentats terroristes, les attaques contre les chrétiens du Proche-Orient, la constitution de califats islamistes, le jihad planétaire, etc., tout y est annoncé. Pire même, tout y est décrit par le menu, analysé et explicité en fonction des retombées médiatiques espérées. Il ne s’agit de rien d’autre que d’un programme, d’une méthode à suivre. Il tient compte de la façon dont il faut opérer, avant, pendant et après, l’établissement d’une structure étatique ou proto-étatique jihadiste.
Abou Bakr Naji a tiré de l’expérience des djihadistes d’Afghanistan des règles auxquelles ont donné corps des gens comme le dirigeant d’Al-Qaïda en Irak, Abou Mussab al Zarqaoui, ou les actuels décideurs de l’État Islamique syro-irakien.
Ce livre est une bombe et une prophétie, mis dans de mauvaises mains, il est de nature à inspirer la naissance de nouveaux terroristes islamistes, mis dans de bonnes mains, il devrait permettre de prendre, enfin, les mesures qui s’imposent. Il était donc important qu’il soit traduit et édité de nouveau.